La clinique analytique via l’analyse du transfert nous pousse à réfléchir à la fonction de traducteur, de transmetteur, face à des affects ou l’absence curieuse d’affects non reliés à des représentations qu’il nous arrive parfois de pratiquer. Si l’affect s’enracine dans les éprouvés corporels, comment les interpréter dans les discordes des langages, puisque nous entendons des paroles sans affects, et percevons des affects sans parole ?
Nos pratiques de cures actuelles ne nous obligent-elles pas, si nous tenons compte de la subjectivité de notre époque – celle de l’empathie et du tout émotionnel qui se place en opposition d’une très longue tradition occidentale de dévalorisation des sens comme des émotions –, à approfondir la recherche et ainsi prendre en considération cette notion centrale d’affect sans pour autant remettre en cause le cadre et les fondamentaux de la psychanalyse ?
Cette réflexion se nourrira d’autres travaux qui se sont développés dans la vie des idées ces dernières années et explorent avec de plus en plus d’intérêt le monde du sensible.

Comité d’organisation en cours de constitution : Georgette BOCCHINI-REVEST, Jean-Pierre MARCOS