Introduction à la pensée du vide chez Winnicott à partir de la clinique des prématurés

Le 3^e lundi du mois
à 21h au local (Mezzanine)
1^ère réunion le 17 novembre 2025
17/11, 15/12, 19/01, 16/02, 16/03, 18/05, 15/06

Ce séminaire est la suite d’une recherche approfondie[1] sur l’apport de Winnicott. Il entre dans sa 3^ème année en se focalisant sur la clinique des prématurés selon le vœu formulé par Winnicott : « s’il m’était donné de recommencer, je partirai des prématurés ».

Mon immersion régulière dans la néonatologie, et la participation à mon séminaire de psychanalystes versés dans la topologie et dans la clinique de l’autisme, nous ont permis, lors des deux dernières années, d’interroger les fondements de l’identité. Les prématurés témoignent de leur amputation du vide physique, flux d’énergie et de matière, qui, in-utéro, était sans cesse densifié pour constituer l’inséparable contre-appui de leur propre vide central ; tous deux formant ensemble une totalité indivise qui est au fondement du sentiment d’identité.

Le cœur battant, le souffle ou « l’ardeur », comme dit Winnicott de cette totalité indivise qu’il appelle « Destruction », représente la part pré-individuelle, infra-personnelle du nouvel individu. Freud, a eu l’intuition du potentiel d’individualisation psychique de cette part pré-individuelle, pré-historique, en mettant l’accent sur « les impulsions primitives de l’enfant préhistorique ».

Les prématurés et leur extrême sensibilité sensorielle aux phénomènes intolérablement réels de leur environnement physique, même dans les conditions « suffisamment bonnes » de holding et de handling, nous obligent « à mesurer le poids de la représentation, aussi réelle pour l’enfant que pour l’adulte, d’un environnement si mauvais qu’il interdit tout espoir d’une existence personnelle.[2] » Comment « la mère ignorée du début de la vie », ou bien l’analyste, prennent la mesure d’un tel poids pour reconfigurer le mauvais en une source de rythmes d’échanges et de conversions réciproques entre espaces et temps hétérogènes ?

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[1] Cette a déjà donné lieu à deux ouvrages publiés en 2013 et 2021 et parus en anglais en 2019 et en italien en 2021,  autour des dynamiques de vide qui président à une « cosmogonie » de l’infantile.
[2] D.W. Winnicott, La nature humaine, gallimard, p. 203