Pierre ISENMANN

5, rue de la Douane
67000 Strasbourg
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30 et 31 mars 2019
à Strasbourg

La part d’ombre.
Opacité du sujet et mur du langage. Et pourtant, pourtant…1

« Ils sont de l’autre côté du mur du langage, là où en principe je ne les atteins jamais. … Je vise toujours les vrais sujets, et il faut me contenter des ombres… (p. 286)
L’analyse doit viser au passage d’une vraie parole, qui joigne le sujet à un autre sujet, de l’autre côté du mur du langage. C’est la relation dernière à un Autre véritable, à l’Autre qui donne la réponse qu’on n’attend pas… » (p. 287-288)
(J. Lacan, Séminaire, Livre II, Seuil, 1955)

Esquisse : (en chemin ensemble, le « Collectif » de Jean Oury : penser, construire, déconstruire, chercher, douter, … aux frontières de l’impensable)
Nous disons : « Opacité du sujet ! »
– C’est d’abord celle du sujet de l’énonciation : autrui. Celui qui parle, fût-il silencieux, empêché, inhibé, angoissé. Celui dont Jean Oury souligne le singulier, où le concept de « transparence » touche à l’irrespect, sinon à l’obscène : « Nous avons affaire à cette “opacité d’autrui“. Et notre travail est de respecter autrui, d’être au plus proche pour saisir sa singularité, savoir où commence son opacité, l’intraversable. » (Alors la vie quotidienne ?, Séminaire de Sainte Anne, 1986)
– Mais c’est aussi l’opacité du sujet de l’énoncé, le nôtre, lorsque nos questions, après la « fragile identité » d’un “sujet-allant-devenant“ (sa violence ou son refus), les impasses fécondes de la traduction (l’impossible à dire comme “devoir dire“), lorsque nos questions nous emmènent aux frontières où la mort n’a plus de nom. Traumatismes intimes (On tue un enfant, Serge Leclaire) ou traumatismes de guerres (Freud, J. Altounian…). Comment entendre, partager, traduire, « traverser la nuit de ce qui n’a pas de nom »2
1 Monde de rosée / c’est un monde de rosée / et pourtant, pourtant (poème de Kobayashi Issa)
2 Jean TARDIEU, La part de l’ombre (1967), dans La part de l’ombre, suivi de La part de l’ombre, suivi de La première personne du singulier et de Retour sans fin, Gallimard, 1972

Nous cheminerons, comme à notre habitude, entre texte et images, accompagnés par la réalisatrice Mariette Feltin et son ouverture cinématographique, en particulier son film : « Enfants des limbes ».

Dominique Bolitt, Martine Frezouls, Christiane Motz-Gravier, Albert Hilbold, Pierre Isenmann, en partenariat avec Les Ateliers de Lecture et la Société de Psychanalyse Freudienne

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Lancée en 2006 avec Josée Manenti sur les « traces d’être de « Deligny, la « Fabrique » est tout à la fois un lieu, point de rencontre, et un verbe : “ça“ fabrique du Dire, possibilité de prendre à son tour la parole, lorsqu’en tant de lieux, ce qui est à dire est écrasé par le protocole stérile ou la grille de lecture préfabriquée. Les méthodes sont celles des Ateliers de Lecture : confrontation au texte (écrit ou filmé), petit- groupe / grand groupe, écrire ensemble une nouvelle page à l’entrecroisement de nos expériences et de nos références.