Jean-François Solal discutera son ouvrage Si la psychanalyse est une histoire vraie, paru en 2018, à la Fédération des ateliers de psychanalyse

Présentation : Anna Angelopoulos et Jean-Pierre Bouleau

Jeudi 4 avril 2019
à 20h45
Accueil dès 20h00

Institut de théologie protestant
83 boulevard Arago 75014 Paris

 

Jean-François Solal et Christian Garcia-Fons étaient venus parler à la Fédération de leur ouvrage L’Évènement juvénile (Puf) en 2017, et de leur clinique de l’adolescence. Jean-François Solal revient ce 4 avril partager son questionnement sur « la vérité », telle qu’elle se manifeste dans divers domaines, philosophique, journalistique, littéraire, et dans le champ psychanalytique.
Serions-nous particulièrement dans une crise de la vérité ? Le contrat analytique est fondé, de part et d’autre, sur la recherche d’une vérité. Mais quelle vérité ? Une vérité scientifique, à laquelle Freud a toujours cru ? Une vérité historique ? Ou une vérité narrative ? Cette question ne peut pas être éludée par le psychanalyste. À notre époque d’autofiction, d’intersubjectivité, de post-vérité ou d’éléments de langage prêts à affecter, voire de fake-news, le vrai et le faux ont-ils la même valeur ?
Jean-François Solal nous promène dans ces déroutes de la vérité entre l’incroyable affaire d’Outreau, de célèbres imposteurs de la Shoah, et l’élection de Trump. La psychanalyse n’est pas épargnée, non seulement sur la vieille question de sa scientificité qui revient en force avec l’avènement des neurosciences, mais aussi sur la nature paradoxale de la cure qui dit la vérité au moyen du mensonge ! Elle est concurrencée par des thérapies brèves, menées par des thérapeutes, sujets-sachants, qui promettent la réconciliation avec soi-même.
Freud exigeait la vérité de ses patients, Foucault exalte la parrêsia, le parler-vrai qui est le propre du cynique. Cette question traverse la controverse entre Freud et Ferenczi, entre le traumatisme et le fantasme. Entre la réalité historique et la réalité psychique. « Le transfert devrait en cette situation rester la boussole de l’analyste, entre réalité historique ou réalité psychique, pour penser que la vérité s’inscrit, fut-ce sous la forme d’un mensonge, sur un point défini sur les axes de ces deux réalités différentes dont l’une occupe l’abscisse et l’autre l’ordonnée », écrit Jean-François Solal.
La question de l’empathie est soulevée par Ferenczi également, sous la traduction française du « tact », et reprise par de nombreux thérapeutes actuels . Si l’empathie est requise dans le transfert avec certains patients, elle ne doit pas faire méconnaitre la dimension d’altérité ou l’étrangeté radicale qui est le propre de chacun d’entre nous.
Dans tout ce parcours vertigineux autour de la question de la vérité, telle qu’elle surgit dans les divers récits qu’ils soient négativistes, révisionnistes, d’imposture, fictionnels, se pose la question d’une nouvelle psychanalyse qui prendrait la narration comme but et non comme moyen, laissant ainsi l’inconscient de côté. En opposition à de nombreux discours tenus dans notre culture, se dégage la spécificité de la psychanalyse, fondée sur l’inconscient et les transferts, et dont la vérité, en ce qui la concerne, est celle du sujet désirant de l’inconscient. Ce qui n’empêche pas de questionner l’exercice de la psychanalyse face aux patients d’aujourd’hui.
En quoi la psychanalyse peut-elle devenir une histoire vraie ?

Participation aux frais de location de salle : 10 €