Auditorium du Musée de Grenoble (Tram B)
Tarifs : Membres et auditeur libres de la SPF :  participation incluse dans la cotisation
Inscription individuelle : 50 euros
Étudiants, demandeurs d’emploi : 20 euros
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Radical semble être devenu le maître mot de ce XXIe siècle. S’il désignait initialement une racine, une origine première, il a dépassé sa provenance religieuse, s’imposant dans les sciences (mathématiques, chimie, botanique), et en médecine, avant de rejoindre la grammaire. Radical rapproche d’un originaire. Adjectif ou substantif, ce mot s’utilise pour désigner, au siècle des Lumières, «  ce qui est regardé comme ayant en soi-même le principe de quelque faculté, de quelque vertu physique ». Le radical se suffit.
La radicalisation, conservant cet héritage, agit dans le champ du langage aujourd’hui : dans  l’empire des mots, des croyances, de la foi, de l’histoire, de l’idéal, bref du côté de la causalité psychique dont Freud et surtout Lacan montrèrent en leur temps, la proximité avec la folie.
Se radicaliser est une nouveauté. Sa forme pronominale, rarement conjuguée à la première personne, est appliquée à un autre qu’on observe en proie à un processus ou ayant  effectué une mutation que l’on pense sans retour. C’est ici où les manifestations du phénomène radical  intéressent  les psychanalystes, elles aboutissent à ce qui s’affirme comme une conviction solitaire, enracinée. Ces derniers traits étaient relevés, il y a quelques années encore, comme caractéristiques de ce qu’est délirer.
Il ne s’agit pourtant pas de cela ici. Quels sont dès lors les ressorts et les enjeux psychiques conduisant à se radicaliser ? S’agit-il d’un fanatisme, d’un arrêt du discours, d’une chute de la pensée ? D’une impasse pathologique ? D’une expression inédite d’une nouvelle subjectivité, au regard de l’Histoire et du rapport au langage aujourd’hui ? Et comment traiter, dans ce radical qui se veut origine et s’affirme racine, ce qui prend la forme d’une réponse à une absence de question ? Ce problème intéresse la psychanalyse, certes mais aussi nombre d’intervenants du champ social, médicosocial et socio-culturel qui s’y trouvent quotidiennement confrontés et éprouvés. C’est à la fois un enjeu, un défi et une priorité pour les responsables de la cité dont les réflexions et préoccupations seront partagées.

Matinée
8h30-9h00 : Accueil
9h00 : Ouverture du colloque : Philippe PORRET (psychanalyste, Paris et Grenoble)
9h15 : Abdellatif CHAOUITE (sociologue), Glissement identificatoire
9h45 : Farid RIGHI (travailleur social et sociologue), De la galère à la prière : le travail social à l’épreuve de la religiosité
10h15 : Discussion/Modérateur : Michel PLON (psychanalyste, Paris)
10h45 : Pause
11h00 : Yves LUGRIN (psychanalyste, Paris), Croire à l’inconscient
11h30 : Dr Gérard HADDAD (psychanalyste, Paris), D’Œdipe à Caïn
12h00 : Discussion/Modérateur : Philippe PORRET (psychanalyste, Paris et Grenoble)
Après-midi
14h00 : Hassan AMGHAR, Quitter une conviction
14h30 : Pierre PIBAROT (directeur du Groupement d’intérêt public Réinsertion et citoyenneté), Le programme Réinsertion et citoyenneté, une modalité expérimentale de prévention de la radicalisation
15h00 : Discussion/Modérateur : Marie-Christine DREVON-DEHARVENG (psychanalyste, Grenoble)
15h30 : Pause
15h45 : Marie-José MONDZAIN (philosophe)
16h15 : Henri OBERDORFF (directeur honoraire de l’IEP Grenoble), Les limites démocratiques des libertés d’expression : l’exemple de la radicalisation
16h45 : Discussion/Modérateur : Édith BÉGUIN (psychanalyste, Grenoble)
17h15 : Michel PLON (psychanalyste, Paris) : Vous avez dit : radicalisation ?
17h45 : Discussion/Modérateur : Françoise GUILLAUMARD (psychanalyste, Grenoble)
18h15 : Conclusion : Patrick GUYOMARD (président de la SPF)
Comité d’organisation
Édith BÉGUIN, Marie-Christine DREVON-DEHARVENG, Françoise GUILLAUMARD, Philippe PORRET