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Nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès de notre collègue

Jean-Pierre Winter

« Moïse était âgé de 120 ans lorsqu’il mourut. Sa vue n’était pas affaiblie et il n’avait pas perdu sa vigueur. » Deutéronome 34:7

Jean-Pierre Winter nous a quittés. Si son corps avait 120 ans, comme Moïse, son esprit est resté vif et toujours en alerte.

Il fut l’un des rares psychanalystes capables d’articuler les textes freudiens aux enseignements de la tradition juive, pour éclairer les signes des temps qui l’inquiétaient. L’antisémitisme, mais aussi les replis identitaires qui menacent la société du commun et l’esprit de concorde

« – Quelle différence entre un tailleur et un psychanalyste ? – Une génération. »
Son père était tailleur, il ne parlait pas il cousait, il assemblait les tissus de plusieurs épaisseurs, par le point de bâti qui indiquait l’aplomb du vêtement avant l’essayage et puis le jeune Jean-Pierre assistait à la couture définitive.

Vingt fois sur le métier il remettait l’ouvrage, il polissait et repolissait comme dit le poète (Boileau), avec esprit et agilité, captant son public, car il savait coudre d’un fil et d’une aiguille et il a bâti l’œuvre qu’il nous laisse, pour les générations à venir.

Céline Masson et Caroline Eliacheff