Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Alejandro Dagfal
(Universidad de Buenos Aires)
En dialogue avec
Diana Kamienny Boczkowski
(psychiatre et analyste membre de
l’Association Lacanienne Internationale),
Jean-Pierre Marcos
(Université Paris 8 / membre affilié de la
Société de Psychanalyse Freudienne)
et
Guadalupe Deza (Université de Picardie)
Mardi 3 octobre 2023, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine,
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
Lien ZOOM pour suivre la séance à distance :
https://u-picardie-fr.zoom.us/j/97164825161
De nos jours, dans le monde hispanophone, la psychanalyse lacanienne a une place de privilège, susceptible de provoquer l’étonnement des profanes. Dans les grandes villes de l’Argentine, notamment, Lacan est peut-être plus vivant qu’à Paris, aussi bien dans les cabinets que dans les médias, autant dans la formation des psychologues que dans les sciences sociales. Or, ce paysage, souvent naturalisé, où le lacanisme fait figure de discours hégémonique, est le résultat d’un processus historique d’un demi-siècle, où la psychanalyse lacanienne s’est d’abord implantée à Buenos Aires, dans les années soixante et puis à d’autres villes, avant d’arriver en Espagne, dans les années soixante dix. Dans ce processus de réception, Oscar Masotta joue un rôle clé en tant que diffuseur et organisateur. Ce personnage complexe illustre bien la démédicalisation d’une psychanalyse qui trouve sa voie dans un champ intellectuel tiraillé entre l’existentialisme, le structuralisme et les diverses formes du marxisme. En effet, Masotta n’était pas médecin mais philosophe, et il est arrivé à Freud et à Lacan afin d’être cohérent avec sa vision du marxisme, d’abord façonnée par Sartre et puis par Althusser. Dans cet exposé je compte m’arrêter sur cette spécificité du mouvement lacanien, qui se greffe dans la société et dans la culture bien avant de constituer un champ clinique hyper-professionnalisé, traversé par un théoricisme qui se veut anhistorique et apolitique.
Alejandro Dagfal est psychologue (Université Nationale de La Plata) et docteur en histoire (Paris-Diderot). Chercheur indépendant au CONICET (Argentine), il enseigne l’Histoire de la Psychologie à l’Université de Buenos Aires. Auteur de nombreux travaux sur l’histoire « psy » au XXe siècle, il a été conférencier en France, Espagne, Angleterre, Italie, États-Unis, Brésil, Colombie et Mexique. Son premier livre Entre París y Buenos Aires: la invención del psicólogo (Paidós, 2009) a reçu, en 2011, le Prix National du Ministère de la Culture argentin. Son deuxième livre a été publié en France : Psychanalyse et Psychologie. Paris-Londres-Buenos Aires (Campagne Première, 2011). Depuis 2017 il est le directeur honoraire du Centre Argentin d’Histoire « Psy » (Bibliothèque Nationale), dont il a été le fondateur. Il travaille à présent sur un livre d’entretiens avec des psychanalystes français : L’Univers Lacan. Expériences et héritages (1964-1984).
L’équipe du séminaire des Dialogues Philosophiques
Direction scientifique : Stéphane Douailler, Éric Lecerf, Georges Navet (†), Bertrand Ogilvie, Patrick Vauday et Patrice Vermeren (Université Paris 8) ; Marie Cuillerai, Martine Leibovici (Université Paris 7), Nelson Vallejo-Gomez (FMSH) ; Jean-René Garcia (Université paris 13) ; Louise Ferté (Université de Lille) et Guadalupe Deza (Université de Picardie).
Équipe de Recherche : Julie Alfonsi (Université Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Gisele Amaya Dal Bó (Université Paris 13), Marie Bardet (Université nationale de San Martin), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Université de Lille), Jean-Jacques Cadet (LADIREP), Gustavo Celedon (Universidad de Valparaiso), Filipe Ceppas (UFRJ, Rio de Janeiro), Gustavo Chataignier Gadelha (Puc-Rio de Janeiro), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaiso), Guadalupe Deza (Université de Picardie), Elena Donato (UBA), Maria Soledad Garcia (Universidad Nacional de Colombia), Obed Frausto Gattica (Ball University), Claudia Guitérrez (Universidad de Chile), Camille Louis (Kom-Post), Luz Maria Lozano Suarez (Universidad del Atlantico, Barranquilla), Martin Macias (Université Paris 8-UDELAR, Montevideo), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (ESSEC/LLCP-Université Paris 8), Carlos Pérez López (Institut universitaire italien de Rosario et Institut Gino Germani /UBA), Soledad Nivoli (Universidad de Rosario), Senda Inés Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Université Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Université Paris 8).